Le coup de la panne ...

Il fait beau, le vent est sympa ; si on allait se promener, ce dimanche 17 janvier 2016 ?
Je vais chercher le bateau à son corps-mort, puis reviens chercher ma Douce au ponton.
Démarrage du moteur, le laisser chauffer pendant que j'enlève les filets contre les oiseaux, larguer le corps-mort, et en avant !
300m plus loin, à moins que mi-régime, le moteur se mets à hoqueter, et à baisser en régime.
Je coupe les gaz, le moteur se stabilise au ralenti, ouf.
Accélération, pouf pouf pouf poc, moteur calé.
Non ? Si si ! Aïe aïe aïe ...

Bon, bin, comment qu'on fait, en panne de moteur au milieu de la Vilaine ?

On prends la pagaie de l'annexe, et on se dirige tant bien que mal vers le ponton le plus proche, ce sera l'extrémité du ponton D, une place me tend les bras.
Rien n'y fait, Bob ne redémarre pas. :-(

Enfin, pas avant une demie heure / une heure.
Donc, rien n'est cassé, c'est très probablement un problème d'alimentation en carburant.
Il restait du gazole, non ? Vérification, ~10 litres.
La nuit tombe.
Dépités, nous regagnons nos pénates.

Lundi 18

On reste calme, on réfléchit.

Mardi 19 janvier

D'un coup de colère, après le travail, je pars à Arzal, avec des outils.
Sur place, je démonte tout ce que je peux démonter (réservoir, durites, filtre, décanteur, ...), prends des photos, les dimensions de certains composants. Le tout éclairé seulement à la frontale. Au passage, je vérifie que les tubes ne sont pas bouchés, en soufflant dedans (Le carburant qui reste dans les tubes peut faire croire que le tube est obstrué...). Sur le retour, petit arrêt dans une station muni d'un laveur haute pression, et je lave le réservoir.
Je passe les jours suivants à trouver de quoi travailler. Quelques entreprises consultées sur Nantes et les environs n'ont pas, ou bien à des prix prohibitifs, ce qui est nécessaire ; une poire d'amorçage, un nouveau décanteur, des raccords banjo de 8mm. Le meilleurs fournisseur fût ... un shipchandler !
Sauf pour les banjos, que je cherche toujours, car ceux qui équipent Bob sont piqués de rouille.

Les jours suivants, je m'avance en remontant le réservoir avec un robinet neuf, celui qui est en place tourne fou, il n'est pas possible d'être certain que le carburant soit coupé. Le nouveau filtre décanteur est équipé de raccords cannelés 1/2 '', de sa purge basse, et de 2 bouchons, tout cela étanché avec du ruban PTFE (Téflon). Et je débouche tout ce que je trouve bouché !

Samedi 23 janvier, Au travail !

Une personne (bien sympathique) du forum Hisse et Oh m'attend afin de m'aider à finir de nettoyer le réservoir. Méthode : On teste sur le plastique du réservoir que l'acétone ne l'attaque pas. On verse dans le réservoir 1 verre de gazole, avec une cuillère à soupe d'acétone. Puis, on plonge 50cm / 1m de chaine à laquelle on fixe 1m de fil électrique de 1.5², dispositif que l'on agite dans le fond du réservoir, là où s'accumule les bactéries. A refaire tant qu'il y a enlever, en 3 / 4 fois ce fût fait.
Je remonte le réservoir à sa place.
A coté de celui-ci, le filtre décanteur, probablement d'origine, est raccordé au réservoir par un bout de tube cuivre de 6x8 monté par olive / bicône. Comme je vais remplacer ce filtre, la jonction réservoir - filtre se fera par de la durite carburant. Le tube de cuivre qui part vers la cale moteur est doté d'une durite, serrée avec 2 colliers puis connecté au filtre.

La journée du samedi est passée ainsi.

Dimanche 24 janvier

Dans la cale moteur, tout a été enlevé. Je peux donc enfin corriger 2 ou 3 choses qui me piquaient les yeux. Un filtre décanteur avec vis de purge HS, un coude vers la pompe HP qui est le point haut, que l'on ne peut pas purger (désigné par le doigt), le tube d'alimentation de la pompe HP de diamètre 6, sur lequel le carburant arrive par une durite diamètre 8 (à la droite du doigt).

Désormais, le montage est le suivant : le tube de carburant en provenance du décanteur arrive dans la cale, un petit bout de durite, une poire d'amorçage, une durite vers la pompe BP, encore un petit bout de durite vers un filtre jetable, qui permet aussi de passer du diamètre 8 au diamètre 6, encore une durite, mais de diamètre 6 et, enfin, le tube d'entrée de la pompe HP.
Encore une durite de 8 à la sortie de l'injecteur vers le tube de retour carburant au réservoir.
Tant qu'on y est, le tube HP, entre la pompe HP et l'injecteur avait un de ses écrous ronds, sans doute à force de purger. Ce tube est remplacé par un neuf.

! La durite vendue par un shipchandler, genre Tricoflex noire, pourtant bien marquée de la norme, s'avère être un peu trop grande en diamètre, et ne tient pas sur les raccords cannelés !

! Les colliers tels que ceci ne valent rien, plus de la moitié éclatent au serrage.

 Utiliser plutôt ceux de ce type.

C'est l'heure de vérité.
J'ouvre le robinet, petite attente du temps que le filtre s'imprègne, purge du décanteur, et direction la cale moteur.
Ouverture du banjo d'arrivée de la pompe HP, quelques coups de poire, c'est purgé ici aussi.
Batterie ON, appui sur le bouton, et c'est parti en moins de 10 secondes. Vraiment pratique, ces poires.

J’émerge du bateau pour constater une météo magnifique. Suivent rangement et nettoyage et, enfin, je raccompagne LauBen à son mouillage.

Petit bilan du coût de  l'opération :
59.90€	Filtre décanteur chez Accastillage Diffusion
11.90€	Poire amorçage (idem)
4.90€ x 3	Raccords cannelés 1/4" (8x13) D8mm (idem)
1.10€ x 10	Colliers serrage inox (idem)
8€	Filtre carburant jetable pour durite 6 et 8mm chez Norauto
9.40€	Robinet carburant 1/4" (8x13) chez Cobatri
114.90€	Total

Sans compter le coût de 3 allers-retours Nantes-Arzal, d'un petit resto, du gazole à remettre dans le réservoir, etc, etc

Vivement que l'on fasse autre chose que réparer et entretenir, vivement que l'on navigue.